Bastringue
écrit par Jonathan « rat de bois farouche » Mayers


BASTRINGUE

Écrit par Jonathan « rat de bois farouche » Mayers

Jonathan « rat de bois farouche » Mayers. Cornes de Brouillasse venant du Lac Peigneur. Acrylique et sédiment du Lac Peigneur sur papier. 2018. 106.68 x 271.78cm.


CORNES DE BROUILLASSE VENANT DU LAC PEIGNEUR

Écrit par Jonathan « rat de bois farouche » Mayers



En 1980, un désastre est arrivé dans lac Peigneur juste au nord de Delcambre, la Louisiane.


Les cornes d’un remorqueur.


Quèques travailleurs de TEXACO, qui étiont après chercher pour l’huile, ont pénétré le ciel d’un dôme de sel, créant un grand trou. À cause de ça, la plus grande chute dans la Louisiane a été créée équand le canal Delcambre a renversé son cours, s’écoulant au nord pour la seule fois dans l’histoire. Ce jour-là, onze berges ont été sucées dans ce trou. Certains disent qu’il y en a deux qui restont toujours là-dedans. Les pécheurs étiont déçus que les types de poisson aient changé après le lac est devenu salé.


Les cornes d’un remorqueur.


En 2015, des imbéciles travaillant pour le gouvernement, pas foutus pour soigner l’environnement, essayaient de mettre des barils d’huile de la guêpe dans une autre section du dôme de sel au fond du lac. Mais, ça tracassait des habitants : « Eux-autres doit emmener les barils quèque place d’autre – nous-autres veux pas une autre catastrophe icitte, » a dit une résidente d’Erath ce beau jour d’hiver-là.


Les gémissements étouffés. La corne d’un remorqueur.


Les raies noueuses se sont toutes dispersées pour se cacher. Même les Guédrys verts, ces créatures humanoïdes-là qui représentent le monde bienveillant et résilient de descendance acadienne et créole, se sont aussi dispersés. Tous, sauf un qui était un peu trop curieux pour son bien. Dessous le dépôt derrière chez Reaux, il flottait sous la caille comme une graine du mamou.


Au loin, près des jardins Rip Van Winkle, la vieille cheminée a tombé dans l’eau.


Un tortillon, pareil au précédent, est arrivé !


Au milieu du lac, l’eau bout, comme du thé curatif, des sifflements perçants du vent résonnant.


Quèque chose géante s’est réveillé.


L’Air chargé de sel brûle, comme ce qui s’est fait au Bayou Corne et à l’île Petite Anse.


Monstre né du désastre, monstre fait de sel et de la terre grasse, monstre ayant une mauvaise mine, des structures pointues, des phalanges menaçantes, toute pleine de crevasses…


Comme la côte et le marais de la Louisiane, vous transformez, toujours après désintégrer et reconstruire.


Il lance un remorqueur et deux berges en-dehors du lac.


Il a entendu les cris de voisins s’élever des écores. Il halaille pour bloquer une entrée à l’autre partie du dôme de sel, dessous la structure jaune près du centre du Lac Peigneur. Grâce à ce Dos-de-Saumure légendaire, sa monumentale contrattaque de l’industrie pétrolière, le voisinage a enfin l’espoir de vivre sans catastrophe.

Jonathan « rat de bois farouche » Mayers. La Louve blanche protégeant Rayne. Acrylique, sédiment du camp L’Eau est La Vie, et pinces d’écrevisse bleu sur panneau, cadre recyclé. 2018. 30.48 x 38.1cm.


LA LOUVE BLANCHE PROTÉGEANT RAYNE

Écrit par Jonathan « rat de bois farouche » Mayers



Il ne faisait pas trop froid, mais il faisait assez froid pour une chemise de flanelle. Les couleurs restaient toujours belles dans le ciel. Orange, bleu et jaune – ils scintillaient par-dessous la couverture grise et violette.


La vieille femme médecin énergétique qui a dirigé la cérémonie ce jour-là nous appelait pour s’en venir autour d’un feu sur l’ancienne terre indigène où se trouve le camp de L’Eau est La Vie. Tous ensembles, bras dessus bras dessous nous-autres a créé un cercle plein d’énergie positive – on était un seul souffle. Nous étions là pour mettre fin à la construction du pipeline Bayou Bridge avant qu’elle commence.


Les serpents noirs, les malfaiteurs huileux et zirable, expulsent du feu et des nuages de fumé – de la morte. Ils sont tous parés pour creuser un nouveau chemin infernal dans la Louisiane, traversant le bassin d’Atchafalaya.


Un chef de la nation Atakapa-Ishak et sa « belle-fille » de la nation unie Houma étiont là parmi nous. Elle était forte. Nous-autres, on sentait ça. Notre énergie demandait sa présence pendant la cérémonie pour protéger la terre de ses ancêtres. On avait confiance en elle, ce jeune esprit libre, indépendant et habilité. Ayant un grand cœur vaillant, elle a promis d’arrêter les serpents noirs de l’Energy Transfer Partners qui a déjà détruit le paysage au Dakota du Sud et en Ohio, et qui était obligé d’arrêter leur construction en Pennsylvanie.


La peau suintante des démons d’huile s’égoutte partout en polluant la nature, étouffant et tuant les choses vivantes qui se trouvent dessous, collées en place.


La militante écologiste a pris une pince d’écrevisse bleue dans sa main. Des flashs blancs et bleus masquaient ce qui se passait. Elle a poussé un grand cri en absorbant la pince – AAIIYAH ! Puis là, elle s’est transformée, grandissant grande grande, épuis a fait pousser ces pinces bleues immenses de son corps. C’était absolument incroyable.


Louve blanche s’était révélée dans le clos boueux à Rayne … et la chance de sauver le voisinage, la communauté, la terre avait juste été améliorée.


Les démons ne vont pas réussir cette fois-ci.

Jonathan « rat de bois farouche » Mayers. Le Grand Cochon boisé contre Le Gardien palmiste. Acrylique et sédiment de Jean Lafitte sur panneau, cadre recyclé. 2016. 83.82 x 104.14cm.


LE GRAND COCHON BOISÉ CONTRE LE GARDIEN PALMISTE

Écrit par Jonathan « rat de bois farouche » Mayers



Le sens de la pourriture.


Une bête invasive et dangereuse, le grand cochon boisé, saute à travers les marais. Cherchant pour son manger, il détruit des cyprès et des chênes verts, les tirant de la terre comme s’il enlevait des herbes farouches. S’envalés complets, des tchonques de bois sont digérés dans le deuxième ventre du cochon pour extraire des composés qui revigorent la peau ample du bois, presque pétrifiés. Ses défenses se scindent dans les blessures de ses ennemis, les tuant lentement par la pétrification douloureuse.


Après s’arrêter dans son chemin, ce Guédry vert-ci va oir bienvite une bataille

qui n’a pas cessé depuis des siècles.


Une créature régénérative, père Latanier, garde les marais, protégeant ses flores et ses faunes. Comme un avertissement, il siffle en secouant les lataniers qui poussent de sa peau. Les connexions fongiques au fil des plantes sur la planche de marais lui donnent le contrôle sur chaque latanier. À son avantage, il jette des pulses pour virer les chambranler – assez pour désorienter quèques attaqueurs. N’importe quelle frappe fatale au gardien va se répercuter vers la terre, faisant le marais générer son successeur dessous un latanier en bas.


En ce moment, lorsque le grand cochon boisé fonce vers le Gardien palmiste, on ne peut que souhaiter oir le coup justifié de la queue à père Latanier qui donne une mort prompte à cette peste de destruction-icitte.